FORMATION

1. Maîtrise
Mes débuts dans la recherche se sont déroulés lors d’un stage d’un an au sein d’une équipe de recherche pluridisciplinaire « Santé et Urbanisation » de l’ORSTOM à Brazzaville. Après une formation aux méthodes d’enquêtes sociologiques, j’ai participé à plusieurs opérations collectives d’enquêtes sur les problèmes nutritionnels des ménages, avant d’entamer une maîtrise sur l’organisation socio spatiale d’un marché alimentaire populaire.

2. DEA et thèse
Ma rencontre avec la danse comme objet s’est déroulée lors d’un second séjour d’un an à Brazzaville en tant que responsable d’un programme de coopération culturelle. Un terrain sur les aspects historiques de la rumba congolaise m’a permis de montrer comment elle s’intégrait aux processus d’acculturation, tout en révélant la circulation des cultures de danse entre l’Europe, les Antilles et l’Afrique. Dans mon DEA (« Pratiques culturelles et nouvelles sociabilités de réseau »), j’ai approfondi cette problématique par l’étude des allers-retours du tango entre l’Amérique latine et l’Europe et par celle de la résurgence du tango « argentin », à travers un double terrain d’enquête réalisé en France et à Buenos Aires. J’ai analysé le rôle de la diffusion mondiale d’un spectacle, relayé par la mobilisation de la diaspora argentine, qui ont permis la constitution de groupes de précurseurs de cette pratique. J’ai ensuite analysé le rôle d’acteurs sociaux appartenant aux classes sociales supérieures dans la construction d’un réseau associatif fondé sur le bénévolat. Enfin, mes travaux ont porté sur la professionnalisation de ce secteur économique lié aux loisirs.
Cette recherche s’est élargie à l’ensemble du système des danses de couple dans le cadre d’une thèse de sociologie soutenue en 2003 à L’EHESS. Elle a associé l’utilisation des méthodes qualitatives et quantitatives auprès de groupes de danseurs amateurs et d’enseignants professionnels à Paris, Lyon et Marseille, en centre-ville et dans les zones périurbaines. Ces terrains se sont accompagnés d’une réflexion sur l’état de la recherche en danse qui constitue la première partie de ma thèse. La seconde partie étudie les multiples dimensions agissantes des danses de couple : mixité sexuelle, négociation des identités de genre, rituels du bal, processus de transmission, codification, fonctions sociales. La troisième partie analyse l’impact de la mutation des conditions de transmission, fondées hier sur l’autodidaxie et reposant aujourd’hui sur des modalités d’enseignement académique. A l’intérieur du matériau danse, elle montre la diversité des représentations selon les danses apprises et les rapports antagonistes à l’improvisation. Plus largement, elle aborde les problématiques de la professionnalisation, de l’encadrement institutionnel et de la certification des pratiques amateurs de la danse, écartelées entre plusieurs tutelles  ministérielles.
Nos analyses permettent de montrer que les enjeux soulevés dépassent l’étude de cas : cette pratique nous renseignent sur le changement social, le vieillissement, la recomposition des couples, la redéfinition problématique des identités de genre. Elles permettent d’aborder la place des activités de loisirs dans les recompositions de trajectoires professionnelles et dans les ruptures des parcours de vie. Leur diffusion à travers des structures associatives et le réseau des structures de l’Education populaire montre l’importance des territorialités réticulaires, des sociabilités fondées sur la mobilité ainsi que le rôle de médiateurs dans la diffusion d’une pratique.

Thèse : Les danses de couple : lieux et territoires de pratique et d’apprentissage en France. Présentée et soutenue publiquement le 11 décembre 2003 à l’EHESS sous la direction d’Emmanuel Pedler. Jury : Kali Argyriadis, chargée de recherche en anthropologie, IRD. Jean Pierre Esquenazi, professeur de sociologie à l’Université Lyon III. Roland Huesca, maître de conférence en esthétique à l’Université de Metz. Bernard Lahire, professeur de sociologie, ENS-EHESS, Lyon. Dominique Pasquier, directeur de recherche en sociologie, CNRS.

Accéder au résumé de la thèse